Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'art tient les gens en éveil
L'art tient les gens en éveil
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 62 703
21 décembre 2009

L’utilisation des projecteurs

(Num.105 BOUHIOUI) 19 décembre 2009

Dans les revues spécialisées en peinture, on trouve de la publicité de diverses marques de peinture, de chevalets, de papiers, de toiles etc. Mais le plus étonnant c’est la publicité d’autres outils tels que les projecteurs destinés aux artistes. Des appareils qui projettent des images sur un support en vue d’en faciliter la reproduction.

Au Canada, en France, en Angleterre et probablement ailleurs, on trouve cela tout à fait banal. Presque aucune considération d’ordre moral ne vient perturber l’artiste qui voudrait acquérir un projecteur. Un artiste Canadien très connu et très respecté explique fièrement sur Internet trois méthodes de reproduction par projection qu’il utilise dans son atelier. Au Maroc, une partie non négligeable de la peinture vendue dans les souks et les magasins d’artisanat est créée de cette manière.

En Angleterre, il y a un peu plus d’un an, nous étions plusieurs dans une grande salle transformée en atelier durant deux semaines. Chacun devait produire une œuvre sur un panneau carré. Deux anglais ont débarqué soudain avec un vieux et lourd rétroprojecteur. Ils avaient pris soin de photocopier des images sur transparents et les projetaient sur leurs panneaux pour les reproduire !

Bien sûr chacun a le droit d’utiliser les moyens qu’il veut, du moment qu’il y a clarté et respect des gens. Je pense que ce procédé est excellent pour les illustrateurs, les décorateurs ou à toutes autres fins d’ordre pratique pour gagner du temps.

L’utilisation de ce genre de moyens pour réussir des dessins ou des peintures n’est pas nouvelle. En 1670 Johannes Vermeer utilisait une lentille inventée par son ami van Leeuwenhoek pour projeter des images. Albrecht Dürer, le père de la géométrie descriptive, une matière que j’enseigne aussi, utilisait paraît-il des panneaux transparents avec des carreaux pour recopier des modèles vivants…

Comme pour tout, il y a des avantages et des inconvénients. L’avantage est que les peintres peu doués en dessin  peuvent se débarrasser des problèmes d’exactitude pour se concentrer sur d’autres aspects. Peut-être sur les couleurs ou les textures. Si en plus, ils prennent eux-mêmes leurs photos, ils peuvent revendiquer une certaine créativité en termes de composition, de cadrage et de choix des sujets.

Mais l’inconvénient est qu’on s’habitue à la paresse ! On n’exerce plus son imagination. Et c’est dur de se débarrasser de ce genre d’addiction à moins de se forcer à réapprendre à dessiner. L’imagination et l’adresse seront ainsi progressivement restaurées. La moralité aussi, peut-être !

Je pense qu’une légère maladresse en dessin peut être un plus ! Pensez à Egon Schiele ! On sait que les visages sont plus intéressants quand ils sont stylisés, les arbres plus long ou plus rond qu’en réalité. Les sujets ont parfois besoin d’une certaine férocité, de sublimité ou de personnalité que la photographie ne peut généralement pas restituer.

MERCI

--
- Je suis un peintre qui aime ecrire -pas le contraire.
- Je n'ai pas toujours raison!

Publicité
Commentaires
B
Personnellement je m'en voudrais même de décalquer, il me semblerait que je triche. Bref, il vaut mieux à mon idée commettre quelques maladresses que de se servir de ces moyens-là trop souvent du moins. En plus, j'aime inventer plutôt que copier, en toutes choses, j'aime être libre et si on doit se conformer à un modèle trop strictement, comment peut-on exprimer sa véritable personnalité ? On m'envoie parfois des diaporamas avec des tableaux d'une grande exactitude dans les détails, si "parfaits" qu'on se demande si ce sont des photographies. Mais où est le style ? où est l'originalité ?
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité