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L'art tient les gens en éveil
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26 septembre 2011

La légende de l’artiste affamé

 

(Num.38 BOUHIOUI) 24 septembre 2011

 

D’où vient le stéréotype de «l’artiste affamé»?

Il existe plusieurs types d’artistes affamés: les artistes inconnus qui meurent souvent dans la pauvreté, croyant que leur travail les sortirait de la misère sans qu’ils aient à faire des efforts ; les bourgeois qui ont choisi volontairement de mener une vie de bohème pour son charme romantique ; les artistes sans beaucoup d'argent, mais avec beaucoup d'ambition ; les artistes qui ont un peu d’argent mais qui le dépensent entièrement dans leurs projets artistiques ; et puis les autres, ceux qui n’arrivent simplement pas à percer. De manière générale, « l’artiste affamé » ou « l’artiste pauvre » est un artiste qui sacrifie le bien-être matériel pour se concentrer sur la créativité.

Le lien entre degré de souffrance endurée par un artiste et l’authenticité de son art nous vient de la fin du 18ème – début du 19èmesiècle. Cette association, typique du romantisme de cette époque-là, se retrouve dans un grand nombre d’œuvres visuelles, littéraires ou même musicales, telles que l’opéra « La bohème » de Puccini, par exemple.

Et il est vrai que cette légende ne vient pas de nulle part. Le tableau “Chambre à Arles” de Van Gogh 1888, donne une représentation visuelle de ce qu’était la vie d’un artiste misérable du 19ème siècle. Baudelaire noyait son mépris dans l’opium. Et Verlaine se faisait régulièrement chasser à coups de cailloux par des enfants.

De nos jours, partout dans le monde, l’idée de l’artiste affamé évoque encore un sentiment mystérieux et romantique. Elle évoque des histoires d’artistes peintres, de poètes, de musiciens ou acteurs du passé qui avaient choisi une vie de pauvreté pour pouvoir vivre leur rêve.

En raison de la manière dont la littérature et les médias populaires ont dépeint les artistes, ces derniers ont été, eux-mêmes, menés à croire qu'ils doivent mener une vie de pauvreté. Eh oui, c'est plus tentant d'idéaliser des histoires d'échec, comme celles de Van Gogh ou de Mozart.

Il y en a qui se forcent à être misérables, croyant que cela pourrait améliorer leur art. Il existe même des recettes pour se rendre malheureux et produire un art « authentique ! »

Mais en y pensant bien, l’on se rend compte que, généralement, ces artistes étaient pauvres parce qu’ils n’étaient simplement pas doués pour la finance. En effet, il y a eu, et il existe encore, des artistes qui réussissent très bien à vivre de leur art. Certains d’entre eux baignent dans le luxe.

Eh oui, il existe des artistes qui croient encore que la pauvreté mène à un« meilleur » art. Or, lorsqu’un artiste est doué, la pauvreté et le besoin, ne peuvent que nuire à sa créativité. Albert Camus aurait dit, en d’autres mots, à peu près ceci « la souffrance ne fait pas l’artiste, mais l'art fait souffrir. »

 

Merci.

BOUHIOUI

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